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Une vraie chance de changement

Il n’y a pas que la CAQ qui incarne le changement. En observant la composition de l’Assemblée nationale au retour en chambre mardi, une véritable occasion de renouveau saute aux yeux.

Sur 125 députés entassés dans le Salon bleu mardi, 67 foulaient le sol de l’institution à titre de recrue.

Non seulement ce n’est pas un gouvernement péquiste ou libéral qui dirigera les destinées du Québec pour la première fois depuis l’Union nationale, mais comme l’a fait remarquer le chef intérimaire péquiste Pascal Bérubé, c’est le début «d’une nouvelle ère» à l’Assemblée nationale avec quatre partis reconnus.

C’est aussi une nouvelle présidence, après sept années de règne du libéral Jacques Chagnon.

L’ex-député de Westmount-Saint-Louis avait su maintenir l’ordre au Salon de la race, mais a paru complètement déconnecté en refusant de divulguer les détails de moult dépenses des élus, que ce soit dans le cadre de missions parlementaires à l’étranger ou pour l’accueil de dignitaires.

Après les révélations du Journal sur ses habitudes à l’étranger, loin des yeux des contribuables qui payaient pour ses écarts, il avait admis «payer la traite» aux élus en voyage.

Message clair

Le caquiste François Paradis donnera plus de détails sur ses intentions après avoir échangé avec chaque parti, mais il a lancé un message clair. Les Québécois demandent plus de transparence. «On ne peut pas faire semblant de ne pas les entendre», a lancé le nouveau président, dont le ton du discours, tout en humilité, paraissait en symbiose avec celui de François Legault, lors de l’assermentation de ses élus.

Le premier ministre demandait à ses troupes de rester proche du vrai monde. Cela cadre exactement avec la personnalité de l’empathique député de Lévis et ex-animateur de lignes ouvertes.

Il fallait le voir saluer ses amis présents dans les tribunes, partenaires de tennis et ex-collègues de travail. En se prêtant au jeu d’autodérision, il s’est adressé aux citoyens en regardant directement la caméra, comme il le faisait dans son ancienne carrière médiatique.

Moment significatif pour les nouveaux

Plusieurs nouveaux élus ont dû ressentir une belle émotion lors du coup d’envoi de la session parlementaire.

Le parcours de chacun a été jalonné d’épreuves, de défaites, de manches retroussées, avant qu’ils puissent goûter ce moment privilégié.

Je pense notamment à la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance, qui a connu la douleur de perdre son fils dans des circonstances tragiques en 2016. Il y avait quelque chose d’inspirant à la regarder prendre place pour représenter ses concitoyens en chambre.

Nouveau député de Sainte-Rose, Christopher Skeete n’a pas caché son excitation, en twittant qu’il vivait «l’aboutissement d’un rêve».

L’élu de la région de Laval avait tenté de se faire élire en 2012 et en 2014. La troisième fois fut la bonne. «Je suis tombé en amour avec la politique il y a 20 ans et c’est un parti que j’ai aidé à construire, c’est vraiment un beau moment que je vis là», m’a-t-il raconté. Souhaitons que cet élan de fraîcheur contribue à changer des choses et que les parlementaires saisissent cette occasion...